Poésie de Louis Aragon : Jarrive où je suis étranger
J arrive où je suis étranger Rien nest précaire comme vivre Rien comme être nest passager Cest un peu fondre comme le givre Et pour le vent être léger Jarrive où je suis étranger Un jour tu passes la frontière Doù vienstu mais où vastu donc Demain quimporte et quimporte hier Le cœur change avec le chardon Tout est sans rime ni pardon Passe ton doigt là sur ta tempe Touche lenfance de tes yeux Mieux vaut laisser basses les lampes La nuit plus longtemps nous va mieux Cest le grand jour qui se fait vieux Les arbres sont beaux en automne Mais lenfant questil devenu Je me regarde et je métonne De ce voyageur inconnu De son visage et ses pieds nus Peu à peu tu te fais silence Mais pas assez vite pourtant Pour ne sentir ta dissemblance Et sur le toimême dantan Tomber la poussière du temps Cest long vieillir au
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