Filippos Koutsaftis, La pierre triste, 2000
À une vingtaine de kilomètres dAthènes, la petite ville dEleusis est liée à lun des mythes les plus importants chez les Anciens, celui de Déméter. LEleusina antique accueillait les mystères, rituels qui initiaient les Grecs anciens au miracle de la vie et à lalternance de la mort. Elle est devenue aujourdhui une ville industrielle, ce qui entraîne des conséquences désastreuses pour le sanctuaire et la région. Il est assez rare que le cinéma sattache ainsi aux profondeurs de la terre. Assez rare quil sattache avec autant de tendresse et dopiniâtreté douze années de tournages erratiques mais obstinés dans le site dÉleusis à saisir ce qui survit de mystères passés, de villes enfouies, de vies enfuies. Filippos Koutsaftis a pensé le cinéma comme un art des survivances, une archéologie au sens plein du terme. Mais larchéologie est un champ de batailles, et pas seulement de fouilles. Le cinéaste a bien vu que les choses survivantes se faisaient la guerre à chaque moment : choses survivantes pour t
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